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Qui a peur du poppers ?

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Ça va ça vient. Drogue du moment, le vasodilatateur va alterner interdictions et recommercialisations.
publié le 16 août 2013 à 19h06

Pour oublier la météo pourrie, on profite de la nuit. Sous les néons d’une boîte de province, un groupe d’ados danse sur un air pop à la mode. Ils cherchent un coup de pouce pour pimenter l’ambiance. L’un d’eux sort une discrète fiole de poppers dégotée au sex-shop du coin pour une dizaine d’euros les 12 ml. Ils sniffent tour à tour le liquide volatil. Ça chauffe la tête, le cœur s’accélère, l’envie de bouger monte. L’espace de quelques secondes, ils basculent dans le climax de l’ivresse, mal de crâne et vomissements en moins.

Ils font partie des 9% de jeunes adultes (et 5,3% des Français) qui ont testé le poppers. Peu connu du grand public, c’est pourtant la deuxième drogue de France, après le cannabis. Peut-être parce qu’elle est légale et en vente libre. Surtout, elle est perçue comme festive et anodine.

Radiologie. A l'origine, le poppers était un vasodilatateur utilisé dans les services de radiologie des hôpitaux. Le liquide était contenu dans des ampoules qui produisaient un bruit distinctif à l'ouverture : pop ! Si on le trouve aujourd'hui dans les sex-shops, les saunas et les backrooms, c'est parce la communauté homo a découvert ses effets aphrodisiaques dans les années 70. Inhalé dans l'intimité, le poppers prolonge l'érection, produit des contractions orgasmiques ou dilate l'anus, c'est selon. Comme tout psychotrope, son effet agit davantage dans la tête que dans le corps.

Par effet de mode, l’excitant essaime peu à peu les milieu