Il y a là Joëlle, les deux Ouarda, Zohra, Dalila, Christine et Schéhérazade. Vendredi après-midi, ces femmes discutaient sur le trottoir devant chez elles, face à l’une des entrées des deux campements roms installés côte à côte sur un gigantesque terrain vague de Vaulx-en-Velin (Rhône), dans la banlieue de Lyon. En octobre, puis en juin, près de 350 personnes s’y sont installées.
Jeudi, un incendie s'y est déclaré, détruisant une moitié des abris de fortune, sans faire de victimes. Selon Bernard Genin, le maire PCF, une bagarre entre squatteurs des deux camps seraient à l'origine du sinistre. Dans un premier temps, le terrain (sous le coup d'une procédure d'expulsion) a été évacué. Mais, faute de solution de relogement, les portes du camp ont été rouvertes le soir même, et des Roms se sont réinstallés dans les décombres. «Ça fumait encore», raconte l'une des femmes. Zohra affirme avoir vu des enfants dormir dans des coffres de carcasses de voitures.
Pelouse. Face à cette situation, Joëlle, les deux Ouarda, Zohra, Dalila, Christine et Schéhérazade sont partagées entre pitié et exaspération. Elles habitent en face du campement, dans une ancienne cité construite pour les ouvriers de l'usine Tase (fermée depuis 1980). L'habitat n'y est pas trop dégradé, mais les habitantes de ce quartier populaire, qu'elles définissent elles-mêmes comme «sensible», se sentent abandonnées. «De l'autre côté de Vaulx-en-Veli