Il ne peut retenir ses larmes : au bout de 39 jours de «pèlerinage» des Alpes françaises à Rome, le père Pascal Vesin a atteint son but, le Vatican, où il espère que le pape François lèvera la sanction qui le frappe pour être prêtre franc-maçon et fier de l’être.
Prêtre depuis dix-sept ans, Pascal Vesin, 43 ans, curé de la paroisse Sainte-Anne d'Arly-Montjoie, à Megève, dans les Alpes françaises, est adhérent actif du Grand Orient de France depuis treize ans. «J'espère être reçu par le pape François ou par un de ses secrétaires. Ma cause dépasse le cas Pascal Vesin», dit-il à l'AFP, soulignant qu'il restera dans cet espoir à Rome jusqu'aux alentours du 7 septembre.
Depuis le 14 juillet, le père Vesin a marché seul sous un soleil écrasant de Megève jusqu'à Rome, faisant du camping sauvage, portant les prières de ses paroissiens. La barbe noire fournie, le visage rougi par le soleil, portant un bandana des Journées mondiales de la jeunesse de Rome en 2000, et chargé d'un lourd sac à dos, il ajoute sous forme de boutade : «J'avais plein de monde dans mon sac, beaucoup ont marché avec moi !» Il dit avoir reçu de nombreux mails et sms de soutien, de catholiques et de non catholiques.
«Homme blessé» par «l'injustice» de la sanction qui lui avait été signifiée en mai par la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), le curé démis d'Arly-Montjoie avait envoyé un premier «courrier lapidaire» au Vatican le 6 juin. Il a effectué depuis «un retour sur lui-même» qui lu