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Libération
Reportage

Gens du voyage : à Nevoy, oublier les affronts

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Gens du voyage, ces mal-aimésdossier
Après un été marqué par de virulentes sorties politiques à leur encontre, 30 000 pèlerins fêtent la fin de la saison d’évangélisation. Au grand dam de la population locale.
publié le 25 août 2013 à 22h26
(mis à jour le 26 août 2013 à 9h17)

Un flot continu de caravanes converge sur les routes aux alentours de Nevoy (Loiret). Direction les 130 hectares de champs de la ferme achetée par l’association évangélique Vie et Lumière en 1989. La congrégation, qui revendique environ 70 000 fidèles, y tient depuis hier son grand rassemblement, «bouquet final de la saison d’évangélisation», dixit le pasteur Joseph Carpentier - «Johnny» -, grand ordonnateur de la convention. Elle devrait attirer près de 30 000 pèlerins et 4 500 caravanes. A chaque passage des pentecôtistes, l’intercommunalité de Gien, dont fait partie Nevoy, double sa population.

Improvisée. On se gare dans un nuage de poussière : en un rien de temps, les tentes sont montées, les vipères délogées, la table dressée. Des enfants sur des mini-motos sillonnent les sentiers de cette ville improvisée au milieu d'un champ, avec en arrière-plan les cheminées de la centrale nucléaire de Dampierre. Les réunions évangéliques se tiennent sous des chapiteaux, où les pèlerins viennent témoigner de la manière dont Jésus les a «sauvés». Un peu plus loin, Berreta, 12 ans, étrenne au combat le coq qu'il a eu en «cadeau d'anniversaire».

Religion et folklore, pour les Tsiganes, c'est le temps des retrouvailles. L'été fut rude : les tensions entre les municipalités et les missions ont ressurgi sur la question cruciale du manque d'aires de stationnement, entraînant des occupations illégales de terrains et la surenchère verb