A l’entrée de Rion-des-Landes, un panneau prévient «Fêtes locales, déviation». Sur la place centrale où trônent les arènes bâties en dur, les pelouses impeccablement tondues et les massifs fleuris n’ont pas frémi. Sous les barnums, les «festayres» se pressent autour des tables dressées pour le déjeuner. Rien ne laisse entrevoir que des incidents violents ont opposé la veille une centaine de militants anticorrida aux forces de l’ordre. Huit manifestants ont été blessés, dont un grièvement, lors de leur évacuation par les forces de l’ordre.
Sable. Samedi soir, la novillada de Rion-des-Landes, une corrida qui oppose de jeunes toreros à de jeunes taureaux devait débuter à 19 heures. Mais, alors que le public attendait l'ouverture du paseo, les militants anticorrida qui avaient acheté des places ont sauté sur le sable des arènes et se sont assis par terre en déployant une banderole «Corrida égale torture» et en lançant des fumigènes.
«C'est la première fois que je voyais ça, une manifestation d'une telle ampleur», raconte Claude, un fidèle de la novillada de Rion-des-Landes. «Les manifestants étaient très bien organisés, mais je n'ai pas vu de violence physique ni d'un côté ni de l'autre à l'intérieur des arènes. Par contre, on a entendu des noms d'oiseaux…»
C'est apparemment plus tard dans la soirée que les choses ont mal tourné. Prêts à tout pour empêcher ce qu'ils qualifient de «massacre», les manifestant