Sur la place des Merisiers, devant le commissariat de Trappes (Yvelines), il y a des enfants en slip qui trompent la canicule en pataugeant dans une fontaine à jets d’eau. Et, juste derrière, des CRS en uniformes. Depuis les épisodes violences en juillet dernier contre le commissariat, le bâtiment, un bunker de béton brut conforme à l’architecture des commissariats récents, est cerné d’une guirlande de cars de gendarmes mobiles, ou de CRS, selon les heures. Ici, la police protège désormais la police, formant un mur bleu marine poreux mais symbolique entre le commissariat et le quartier.
Depuis quatre ans, le commissariat de Trappes abrite pourtant une structure assez unique, une cellule de prévention psychosociale qui travaille justement à tisser du lien avec la population, victimes, auteurs ou simples citoyens, usagers potentiels de la police. Un pôle de trois personnes animé par un délégué cohésion police-population, Serge A., un ancien commandant de police fraîchement retraité, arrivé en 2009 peu après la création de ces postes par la ministre de l'Intérieur de l'époque, Michèle Alliot-Marie. Avec Delphine M., une psychologue, salariée par le ministère de l'Intérieur, et Gaëlle M., une travailleuse sociale rémunérée par la communauté d'agglo au titre de la politique de la ville, ils ont monté eux-même ce pôle en 2009 de façon totalement informelle, avec cette idée qu'il fallait aussi penser la police comme «un service public de proximité». Après ce qu'il s'est pas