Un trafic d'au moins trois bébés roms nés au printemps et cet été à Marseille vient d'être démantelé dans la cité phocéenne et en Corse, où les deux organisateurs présumés ont été interpellés cette semaine. Deux «ventes» ont été conclues tandis qu'une troisième a échoué. Une information judiciaire pour «traite d'êtres humains» a été ouverte le 1er août. En garde à vue à Bastia, les deux organisateurs du trafic, le père d'un des bébés vendus et le frère de sa compagne, doivent être déférés ce dimanche à Marseille.
Etat-civil. L'origine de cette affaire remonte au 21 juillet. Ce jour-là, une jeune femme vivant dans un camp rom du XVe arrondissement accouche d'un petit garçon à la maternité de l'hôpital Nord. Ce n'est pas son compagnon, suspecté d'être le principal auteur du trafic, mais un homme appartenant à la communauté gitane sédentarisée dans la région d'Avignon (Vaucluse), qui se rend à l'état-civil pour déclarer le nouveau-né. Selon Brice Robin, procureur de la République à Marseille, cet homme et son épouse étaient dans l'incapacité d'avoir un enfant. Ils auraient rémunéré la mère en lui offrant une BMW et 8 000 euros en liquide.
Les auteurs présumés du trafic démarchaient des couples en mal d'enfant et des femmes en situation de détresse sociale et financière, «à qui ils proposaient d'acheter et vendre leur bébé», a indiqué vendredi le procureur. Les contacts avec ces familles «clientes» aura