La cour d'assises des mineurs de Paris va tenter, jusqu'à vendredi, de comprendre les ressorts du parricide par procuration de Louis (1), à l'âge de 17 ans, sur son père de 60 ans, Bernard Mazières, journaliste retraité, tué la veille de Noël 2010 par le coaccusé Dany Manfoumbi, 25 ans alors. Bien que les analyses ADN aient démontré, depuis, que la victime n'était pas le géniteur de Louis, cet homme reste son père. Si l'idée mortifère ou le pur «fantasme», comme dit Louis, a bien germé dans son cerveau embrouillé d'adolescent qui ne supportait plus son paternel, c'est son ami Dany, porté sur la violence et les drogues, qui a exécuté le crime suprême. Jugés tous les deux pour assassinat et escroquerie - plus de 7 000 euros ayant été débités des cartes bancaires de Mazières -, les deux jeunes détenus le seront à huis clos à la demande de l'avocat du garçon, mineur à l'époque. Pour Me Grégoire Lafarge, le mobile de cette «tragédie» reste obscur : «Cette affaire n'a à voir ni avec la drogue, ni avec l'argent, ni avec la jeunesse dorée, mais avec une problématique psychologique excessivement complexe, qui prend sa source dans les deux familles qui entourent le jeune Louis.»
Fruit, croyait-on, d'une liaison entre le journaliste politique et une stagiaire de l'Express qui se sont mariés un mois avant sa naissance en juin 1993, Louis a mal vécu la séparation de ses parents à l'âge de 3 ans, puis le divorce deux ans plus tard. «Suivi