«On les a récupérés au CHU», crie un homme, hier midi. Dans la voiture qu'il vient de stationner sur la place de Jaude, en plein cœur de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), 150 draps et quelques couvertures «réformés» par l'hôpital. Des bénévoles se relaient pour les ajouter aux tas de vêtements fournis par des associations. Une table de fortune a été dressée entre deux barnums prêtés par la CGT. Hommes, femmes et enfants, 120 personnes ont passé la nuit de lundi à mardi au CHU. Parmi eux, la famille Misakyan, des Arméniens vivant en France depuis neuf ans. Evgénia, 21 ans, l'aînée des trois enfants, parle un français parfait. En juin, elle a obtenu un CAP d'agent de sécurité. A leur arrivée, ses parents ont fait une demande d'asile qui a été rejetée. Ils assurent avoir été régularisés au printemps dernier, mais ils attendent toujours les papiers officiels de la préfecture. Du coup, le père ne peut pas travailler. D'abord hébergés dans un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada), les Misakyan ont ensuite erré d'hôtel en hôtel, payés par l'Etat via l'Anef, l'association clermontoise gestionnaire du 115, le numéro d'urgence pour les personnes sans-abri. Samedi, les Misakyan, comme toutes les personnes hébergées par le 115 de Clermont-Ferrand, ont appris qu'ils allaient être expulsés de leur hôtel, lundi à 9 heures.
Crypte. L'Anef ne peut en effet plus payer la note : «Depuis janvier 2013, l'Etat ne nous a remboursé