Il s'agissait du projet phare de la rentrée : lancer la «stratégie nationale de santé». On allait voir ce que l'on allait voir, avec les prémices d'un tout nouveau paysage sanitaire, concentré autour du patient et non plus autour des structures. Avec en chef d'orchestre Claude Evin, ancien ministre de la Santé, qui aurait été nommé haut-commissaire chargé de cette nouvelle politique.
Mais voilà qu'en ces premiers jours de septembre, tout finit en eau de boudin. Matignon a reculé : «Marisol Touraine est réticente et ce n'est pas le moment de la mettre en difficulté, car elle gère la réforme des retraites», se borne-t-on à dire. Fermez le ban. Selon nos informations, Claude Evin va rester à la tête de l'agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, et la stratégie nationale de santé retomber dans la poussière des tiroirs du ministère. «C'est bien dommage, note un bon connaisseur du sujet. Cela aurait donné du souffle à un ministère qui en manque cruellement.»
Reprenons le fil de ce qui fut le projet le plus secret de l'été. Tout commence en février dernier, avec l'annonce par le Premier ministre de «la nécessité de mettre sur pied une stratégie nationale de santé». Sur le moment, certains ironisent sur ce plan terriblement administratif et sans souffle. «Il faut fixer pour les cinq à dix années à venir, explique alors Jean-Marc Ayrault, une nouvelle stratégie, un cap, avec des réorganisations indispensables à notre sys