Une bombarde pour baptême. En une pincée de mois, Françoise Martres, fraîche présidente du Syndicat de la magistrature (SM), peut dire qu’elle a salement ramassé. La faute à l’arrivée d’une gauche un tantinet guimauve sur le judiciaire, à une discrétion authentique, et surtout à une ribambelle de cons agrafée sur un mur.
C'était en avril, un journaliste pour le moins indélicat de France 3 balance des images d'un bureau du syndicat. Sous la titraille jubilatoire «mur des cons», figurent les trombines de plusieurs phénix de la droite et de son prolongement : Hortefeux, Mariani, Morano, Mougeotte, Valls. Tenant là une polémique bien clivante et bien grassouille, l'UMP canarde dru. Yves Thréard, l'inénarrable éditorialiste du Figaro, vole au secours de ses ouailles : «Le SM, les sadomasos, ces crypto-marxistes devraient disparaître.» Puisque le temps ne fait rien à l'affaire, comme disait Brassens, Françoise Martres apparaît. L'éloquence chiche mais l'argumentaire vertébré, elle répond. Drôles de gammes.
Qu'importe. L'ancien président du SM, le flamboyant juge d'instruction de Bobigny, Matthieu Bonduelle, peut dormir du sommeil du juste. Le vaisseau est barré. Martres punche : «Ce local, c'est chez nous. Le mur des cons est le témoignage d'une certaine époque. Nous sommes face à une droite très dure. Elle n'hésite pas à cogner très fort. S'ils sont sur le mur, ce n'est pas pour rien.» Il en coûtera quand même un gadin au SM aux dernières élections syndic