Hier, Libération a révélé que, dès le 9 août, les ministères des Affaires sociales et du Logement étaient parfaitement au courant qu'une crise de l'hébergement d'urgence couvait à Clermont-Ferrand, où près de 360 personnes - des hommes, des femmes et des enfants - sont à la rue depuis lundi. Jusque-là, ils étaient hébergés dans des hôtels.
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En effet l’Anef, l’association qui gère localement le 115 - le numéro d’urgence des sans-abri -, a décidé au début de la semaine de cesser la prise en charge hôtelière de ces familles pour des raisons financières. Motif : en dépit de multiples relances, l’Etat tardait à lui rembourser 2,3 millions d’euros qu’elle avait avancés en frais d’hôtel. Une somme énorme qui déstabilisait totalement la trésorerie de l’association.
Le 9 août, une lettre avait donc été adressée à la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), placée sous la tutelle des ministères des Affaires sociales et du Logement, pour les avertir que les «difficultés financières» avaient atteint une ampleur «jamais connue à ce jour». La lettre mettait en garde les auto