«L’autotest banaliserait le dépistage»Nicolas, 32 ans
«Chaque fois que j’ai fait un test, j’étais super-anxieux. Au moment d’aller chercher le résultat, je craignais toujours que l’on me convoque au bureau au lieu de me donner immédiatement l’enveloppe. A chaque fois que je me suis fait dépister, et c’est arrivé souvent car je suis gay et que j’ai eu beaucoup de relations sexuelles, j’angoissais par rapport au résultat. J’avais cette idée en tête que séropo égale mort.
«C’était comme le loto, je priais pour ne rien avoir. Et il y a toujours ce paradoxe insupportable. Je faisais le con à ne pas me protéger et lorsqu’il fallait aller se faire dépister, je n’en menais pas large. Hélas, il y a deux ans, ce que j’ai toujours redouté est arrivé. Je suis allé dans le bureau, le médecin m’a dit que j’étais séropo. Je me suis évanoui. Comme quoi, j’ai imaginé ce moment de nombreuses fois, mais je n’aurai jamais pensé tomber littéralement par terre. Aujourd’hui, évidemment, les choses ont changé, j’ai une représentation différente de la maladie et une vision moins pessimiste. Mais c’est vrai que j’ai du mal à ne pas culpabiliser. Je ne suis pas concerné par l’autotest, mais je sais qu’avant d’être positif j’allais souvent faire des dépistages. C’est tout de même une bonne idée. Au moins pour banaliser la chose. Un objet qui existe en pharmacie est l’occasion d’aborder le sujet avec son médecin ou son entourage. Cela ne peut que renforcer le système préventif.»
«Le centre d’analyses m’a dégoûté»Yann, 35 ans
«Rien que de l'évoquer le sujet me refroidit. Je ne sais pas si c'est juste mon