Menu
Libération
Reportage

«Petit-Colombes, c'est pas le Bronx»

Article réservé aux abonnés
Deux jours après que deux fusillades ont éclaté à Colombes, Manuel Valls s'est rendu sur place pour annoncer la création d'une zone de sécurité prioritaire. Les habitants refusent d'être montrés du doigt.
Jeudi à Colombes, Manuel Valls avec le maire Philippe Sarre. (Photo Thomas Samson. AFP)
publié le 5 septembre 2013 à 21h00
(mis à jour le 6 septembre 2013 à 9h20)

La 65e zone de sécurité prioritaire (ZSP) s'installera bientôt dans le quartier de Petit-Colombes, théâtre, ces deux dernières années, de vingt règlements de comptes par balles. C'est ce qu'a annoncé ce jeudi Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, lors d'une visite à Colombes (Hauts-de-Seine). Après huit mois d'accalmie, deux fusillades ont éclaté ces derniers jours dans un des quartiers sensibles de la ville, sur fond de trafic de drogue et de rivalité entre bandes. Bilan : un homme blessé aux jambes et un autre qui a pris la fuite, sans se présenter plus tard dans un hôpital. «Des faits particulièrement graves qui engendrent des nuisances insupportables pour les habitants», selon Valls.

La communication de crise de Philippe Sarre, maire socialiste de la commune de 85 000 habitants, aura donc fonctionné. Dans un communiqué, l'élu avait comparé la situation de Colombes à celle de Marseille : «Si la violence est moins élevée, la logique mafieuse de conquête de territoire et de maîtrise des marchés parallèles est à l'œuvre», avait-il estimé. Les habitants du quartier pointé du doigt, eux, ne reprennent pas à leur compte une rhétorique jugée trop alarmiste. La plupart évoque un «quartier où il fait bon vivre», loin d'être le «Bronx».

Ces dernières années, Petit-Colombes a changé. Depuis novembre 2012, le tramway sillonne l'avenue Charles de Gaulle, mettant la Défense à moins de dix minutes. Un éco-quartier, la Marine, est sorti de terre à