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Libération

A l’étranger, une donnée qui souvent va de soi

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L’Espagne, l’Allemagne ou les Etats-Unis envisagent plutôt sereinement la question de la religion à l’école.
publié le 6 septembre 2013 à 22h26

La laïcité, exception française ? En Espagne, pays de forte tradition catholique où le concordat de 1979 est toujours en vigueur (l'Eglise reçoit 4 milliards d'euros de subventions par an), le concept de laïcité demeure flou. Certes, la Constitution précise que «l'Etat est aconfessionnel», mais elle ne définit pas clairement les limites de cette laicidad. Cette ambiguïté est mise à profit par l'épiscopat qui, sous l'égide du cardinal Rouco Varela, se bat pour maintenir le legs et les symboles catholiques : catéchisme dans les écoles concertadas (semi-privées financées par l'Etat), crucifix dans les salles de classe… Dans l'esprit de la majorité des Espagnols (83% se disent catholiques), la laïcité est associée à un athéisme antichrétien. L'actuel gouvernement conservateur, dont plusieurs ministres sont membres ou proches de l'Opus Dei, a d'ailleurs l'intention de revenir sur les réformes «laïcardes» du socialiste Zapatero et de réhabiliter l'enseignement religieux dans le public.

Par tradition, l'Allemagne accorde plus d'importance à la liberté religieuse qu'à celle des athées. En République fédérale, l'Etat collecte l'impôt pour l'Eglise, les conventions de partis politiques débutent automatiquement par un office œcuménique, les salles de classe et les tribunaux de Bavière sont ornés d'un crucifix et les enfants suivent des cours de religion à l'école sans que cela ne provo