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Libération
A la barre

Procès Mazières, l’image du père s’invite au verdict

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publié le 6 septembre 2013 à 22h36
(mis à jour le 7 septembre 2013 à 8h54)

La cour d'assises des mineurs de Paris a condamné vendredi soir Louis (1) Mazières à treize ans de prison ferme pour complicité d'assassinat de son père, Bernard Mazières, 60 ans, journaliste politique retraité du Parisien, et à vingt ans ferme pour assassinat Dany Manfoumbi, son bras armé. Partis délibérer vers 18 heures, les jurés, le président Hervé Stéphan et deux magistrats assesseurs, devaient débattre d'une question épineuse apparue dans les réquisitions : Louis, 17 ans à l'époque, parricide par procuration, est-il coupable de coaction dans l'homicide avec préméditation de son père ou plutôt de complicité de l'assassinat par «aide, assistance et fourniture de moyens» à Dany ?

L'avocate générale, Anne Obez-Vosgien, a demandé à la cour de condamner à 15 ans pour «complicité» le fils Mazières, cet enfant choyé qui, en pleine crise d'adolescence, a dégoupillé cette haine du père et fantasmé de l'effacer : «C'était lui ou moi», a-t-il dit. Mais l'accusation a requis 20 ans, pour assassinat, contre Manfoumbi, 25 ans au moment des faits, «fasciné par la mort» et ayant déjà essayé d'égorger un dealer avec une machette, sans qui le crime n'aurait peut-être pas existé.

Né de père inconnu et de mère peu aimante, Dany Manfoumbi a été abandonné chez sa grand-mère paternelle, au Gabon, où il a été maltraité et violé par des cousins jusqu’à ses 8 ans. Comme l’ont souligné les experts psy à la barre, ce garçon en danger rejetait l’adulte, à