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Libération
EDITORIAL

Volonté

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publié le 6 septembre 2013 à 22h26

La laïcité n’est pas sérieusement en danger, mais les voix qui se multiplient pour récuser certains de ses principes justifient un rappel des valeurs essentielles. Parce que la laïcité reste un fondement de notre République. Mais la charte qui va être affichée lundi dans toutes les écoles, les collèges et les lycées publics de France sera vaine si elle n’est pas suivie d’une volonté pédagogique et d’une détermination politique à repenser notre système d’intégration. Car la laïcité, facteur ancien de rassemblement, est vécue dans certains quartiers comme un moyen de division. Et le respect des religions, à la condition qu’elles ne s’immiscent pas dans les affaires de l’Etat, est trop souvent perçu comme une stigmatisation de l’islam. La laïcité doit être expliquée, justifiée sans doute aussi.

Cette pédagogie sera pourtant sans effet si le gouffre continue de se creuser entre les écoles des beaux quartiers et celles des cités de banlieue, et si - comme un rapport de la Cour des comptes l’affirmait l’année dernière - les inégalités scolaires amplifient les inégalités sociales.

La laïcité doit enfin vivre avec son temps, prendre en compte les diversités sans renier ses principes, apprendre à «accommoder le pluralisme», comme le dit le politologue Gilles Keppel.

Plus qu’une charte qui fait peser un poids bien lourd sur les épaules des seuls enseignants, c’est une volonté politique qui est aujourd’hui nécessaire. Pour que la laïcité n’entretienne plus les blocages de notre s