Récupérer son dépôt de garantie (appelé couramment et à tort caution) quand on quitte son logement demeure toujours un «challenge» pour les locataires. Certains doivent batailler parfois plus d'un an pour récupérer les deux mois de loyers versés (1) à leur propriétaire, lors de leur entrée dans les lieux. «La non-restitution du dépôt de garantie fait partie des conflits récurrents locataires-propriétaires que nous avons à connaître dans nos permanences», assure Alex Maudet, juriste à la Confédération nationale du logement (CNL), l'une des grandes associations de défense des locataires. Un diagnostic confirmé par l'observatoire annuel des plaintes des consommateurs, publié récemment par la Confédération générale du logement (CGL), une association fondée par l'abbé Pierre. Selon cette étude, la non-restitution est la «principale source de conflit» avec 15,98% des réclamations formulées auprès de la CGL par des locataires floués.
Les sommes en jeu ne sont pas neutres. Dans les grandes villes où les loyers sont au zénith, un ou deux mois de loyers, ça peut représenter plus de 1 000 ou 2 000 euros. «Il y a des propriétaires qui sont des récidivistes de la non-restitution, pointe Michel Fréchet, le président de la CGL. Certains prennent prétexte de la moindre broutille, une tache sur un mur, une trace d'humidité, pour ne pas restituer l'argent.» Ce qui peut poser de sérieux problèmes à des locataires qui ont besoin cet argent pour payer le dépôt