Mourir en maison de retraite ? C’est évidemment dans l’ordre des choses, puisque c’est le lieu des toutes dernières années de la vie. Et pourtant sur ce sujet, il y a comme une chape de plomb. C’est le silence. On en parle si peu, et il y a si peu d’initiatives mises en œuvre pour y faire face.
D’où l’intérêt d’une étude (1) rendue publique aujourd’hui, sur «la réalité de la fin de vie en maison de retraite». Le travail de grande ampleur effectué par l’Observatoire national de la fin de vie apporte une connaissance précise des conditions des décès dans ces institutions, où meurent chaque année plus de 90 000 personnes âgées.
Bilan mitigé, entre le manque de personnel et le manque de culture palliative. «A l'issue de ce travail, note ainsi l'Observatoire, une conclusion s'impose : les conditions de fin de vie pourraient être largement améliorées, grâce à des mesures simples et pour l'essentiel peu coûteuses. Des mesures qui demandent, en revanche, une réelle volonté politique.»
«Couloir». Exemple de ces parcours de fin de vie qui pourraient être améliorés. C'était il y a quelques mois, dans une maison de retraite privée de la banlieue parisienne. Une vieille dame était recroquevillée dans son lit. Elle ne parlait plus : «Maman a 97 ans, nous raconte alors sa fille. Elle me disait toujours qu'elle ne voulait pas mourir comme un déchet. Ce qui me peine, c'est que l'on est un peu dans cette phase. Mais surtout je