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Libération

En France, l’opinion publique résolument hostile

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Dans l’attente d’une intervention, les Français se sont forgé une conviction.
publié le 10 septembre 2013 à 21h26

Cela s'appelle un principe de réalité. Le gouvernement français sait depuis longtemps, bien avant le massacre de la Ghouta, le 21 août, qu'il n'ira pas de la Syrie comme du Mali : les Français sont très solidement opposés à une opération militaire contre Damas. L'Elysée a même fait le deuil d'un retournement de l'opinion - schéma éprouvé - une fois l'intervention déclenchée. «Les gens sont toujours contre les bombes a priori, mais les approuvent a posteriori quand il n'est plus question que de grandeur et d'honneur de la France», relate un conseiller ministériel. Depuis trois semaines, on oscille entre 55% et 64% d'hostiles à une intervention, avec des pics d'opposition chez les retraités, les non-diplômés et les sympathisants de droite.

«Timing». Contrairement à l'opération Serval, préparée de longue date, mais déclenchée en quarante-huit heures en janvier dans le nord du Mali, les rebondissements diplomatiques qui se succèdent sur le dossier syrien renforcent encore le front du refus. «Jusqu'ici, on sondait les opinions sur une intervention une fois qu'elle était engagée. On leur demandait si c'était bien ou pas, l'impact sur l'image du Président, constate Edouard Lecerf, directeur général de TNS Sofres. Là, comme la crise dure, on regarde ce que pensent les opinions publiques de ce qui relève du domaine réservé du Président. On a donc le sentiment qu'elles s'introduisent de façon plus forte dans le débat. Il y a u