Ils auraient pu se sentir vexés, piqués à vif. Le projet de loi sur le logement, baptisé Alur, dont l'examen débute ce mardi à l'Assemblée, contient un volet entier destiné à mieux encadrer les professionnels de l'immobilier. Dans l'exposé des motifs de la loi, la ministre Cécile Duflot ne les épargne pas : «tarifs injustifiés et excessifs, non-respect des obligations, opacité, coûts de transaction trop élevés.» «Autant de mauvaises pratiques qui, tout en étant le fait d'une minorité, estime la ministre, ont pu entacher et peser sur l'ensemble du secteur des professions immobilières.»
Étonnamment, les syndicats professionnels interrogés ne sont pas du tout vexés de cette mise à l'index. Au contraire, ils plébiscitent un encadrement de leurs pratiques et regrettent même que le projet de loi n'aille pas plus loin. «Bien sûr, nous sommes favorables à plus de professionnalisme. C'est d'ailleurs ce qu'on réclame depuis des années, s'enflamme Jean-François Buet, le président de la fédération nationale de l'immobilier, la Fnaim, qui regroupe 12 000 agences immobilières sur les 30 000 de l'Hexagone.
«On nous reproche depuis des années de ne pas suffisamment faire le ménage dans la profession, mais comment voulez-vous qu'on fasse ?, poursuit-il. On essaie pourtant avec nos moyens. Dans le réseau de la Fnaim, nous avons un code d'éthique depuis 2005, nous fa