Assise à la tribune de l'amphi, Geneviève Fioraso est aux anges : «Vous avez tout bon dans votre IUT [institut universitaire de technologie, ndlr], vous avez même devancé la réforme en accueillant dès cette année nettement plus de bacheliers technologiques.» Pour la rentrée universitaire, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche avait choisi de se rendre lundi à l'IUT d'Angers-Cholet (Maine-et-Loire) afin d'illustrer ses deux priorités : la réussite étudiante et la démocratisation du supérieur. Trop de bacheliers s'inscrivent par défaut à la fac où, mal préparés, ils se retrouvent en échec. La raison de ce gâchis est, selon elle, que les formations courtes qui leur sont mieux adaptées - comme les IUT et les STS (sections de technicien supérieur) - sont souvent accaparées par des bacheliers généraux qui, eux, réussiraient aussi bien en fac.

«Justice sociale». Geneviève Fioraso veut remettre de l'ordre. La réforme adoptée le 22 juillet, qui s'appliquera l'an prochain, prévoit d'orienter prioritairement en IUT les jeunes issus des filières technos et en STS ceux venant du pro, le but étant de leur donner de meilleures chances de réussir. «Ces bacheliers viennent en outre de milieux plus modestes que les autres, souligne-t-elle. C'est donc une question de justice sociale et aussi d'efficacité économique car la France a besoin de techniciens si elle veut se réindustrialiser.»

La réforme est plutôt bi