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portrait

Thierry Jouan. Ce que l’agent secrète

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Treize ans durant, ce membre des services de renseignements a sillonné l’Afrique, dont le Rwanda. A en être traumatisé.
publié le 10 septembre 2013 à 19h01

Il s'appelle Jouan, Thierry Jouan. Et à l'instar de l'autre, Bond, James, célèbre 007, il a été agent secret. «Agent de renseignements, plutôt», grimace l'intéressé devant un steak tartare, un midi à Paris. Regard bleu ciel et tronche à la Belmondo, rien ne l'agace plus que le mythe exotique de l'agent secret, homme à femmes, vêtu d'un smoking blanc et amateur de vodka Martini. «C'est n'importe quoi, nous ne sommes pas des héros. Et, en dehors des missions, on a une vie très normale», explique cet homme de 54 ans, marié et père de deux enfants désormais adultes.

Enfin… En guise de «vie normale», le peu qu'il dévoile dans son livre paru au printemps ne correspond pas exactement au destin d'un employé de la Poste. Il a fallu d'abord qu'il soit «élu», remarqué, sollicité par ses supérieurs. C'était en 1987 à Pau, lors d'un stage. Un officier en charge du recrutement des futurs «agents» s'intéresse au jeune lieutenant Jouan appartenant depuis quatre ans au régiment de chasseurs parachutistes. Il est jugé brillant. Aurait-il envie d'entrer au service Action de la DGSE, l'officine des 007 français ? Fils de militaire, issu d'un «milieu qui ne roulait pas sur l'or», l'élu du jour alors tout jeune marié tombe des nues. Il ignore tout de ce monde qu'il finit par accepter de rejoindre. Au début, d'ailleurs, il commet quelques gaffes. Lors d'un exercice pendant son stage de formation, le futur agent et ses condisciples sont lâchés dans la cam

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