En France, 10% des salariés, soit près de 2,2 millions de personnes, ont été exposés en 2010 à au moins un produit chimique cancérogène, d’après l’étude publiée hier par le ministère du Travail (1). Ce sont les ouvriers qui sont les plus exposés : ils représentent plus des deux tiers des salariés concernés alors qu’ils ne constituent que 29% de l’ensemble des salariés français.
Cette enquête, qui se fonde sur les données recueillies par des médecins du travail, liste les produits cancérogènes le plus souvent incriminés : gaz d’échappement au diesel, huiles minérales entières, poussières de bois et silice cristalline. Viennent ensuite le trichloréthylène, le formaldéhyde, les goudrons de houille et de bitume et l’amiante (produit interdit depuis 1997 et pour lequel les expositions baissent d’un tiers par rapport à 2003).
Par secteur d’activité, la construction est la plus touchée (avec 32% de salariés exposés), devant l’industrie (18%), l’agriculture (13,5%), puis le tertiaire (6,4%). Le domaine professionnel le plus concerné est la maintenance (42,6%). C’est aussi là que l’on retrouve le plus fréquemment les salariés soumis à au moins trois produits cancérogènes (1% du total des salariés), avec 8% d’exposés dans la maintenance - et 5% dans le BTP. Les jeunes salariés sont les plus concernés par le risque, avec 16% des moins de 25 ans exposés (7% pour les plus de 50 ans). Les hommes sont aussi logiquement plus menacés que les femmes, compte tenu des activités concernées.
Les méd