Main ouverte près de l'épaule, bras opposé tendu vers le bas, paume ouverte et doigts joints, les deux militaires posent devant une synagogue, rue de Montevidéo, dans le XVIe arrondissement de Paris. Tout sourire, les deux chasseurs alpins en mission Vigipirate dans la capitale reproduisent le geste dit de la «quenelle», dont la paternité est revendiquée par l'humoriste controversé Dieudonné, poursuivi et condamné à plusieurs reprises pour des propos antisémites. La photo, qui circule depuis quelques semaines sur les réseaux sociaux après sa publication sur un site «antisioniste», a provoqué l'ire de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, qui a réclamé mardi des sanctions à l'encontre des deux militaires. «Ils ont porté atteinte à l'uniforme et aux valeurs de l'armée de terre», a fait savoir, hier, Pierre Bayle, porte-parole du ministère de la Défense, qui a envoyé un «rappel au règlement à l'ensemble des personnels».
Totem. Depuis la diffusion du cliché par le magazine le Point en début de semaine, plusieurs autres photos de soldats «glissant des quenelles», selon l'expression consacrée par Dieudonné, avaient fait surface. Une source militaire parle même «d'un phénomène de mode», invisible aux yeux du grand public mais loin de se limiter aux rangs de