Elles se tiennent en rang serré, bien droites et le buste relevé, moulées en jeans et T-shirts noirs, leurs beaux visages de cire tournés vers les trois juges. Neuf militantes Femen comparaissaient ce vendredi après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris, soupçonnées d’avoir commis des dégradations sur les cloches de Notre-Dame de Paris. Leur procès, le premier concernant des Femen en France, a été renvoyé au 19 février prochain, afin que puissent comparaître à leurs côtés quatre gardiens de l’édifice religieux, qu’elles accusent de violences.
Les faits remontent au 12 février. Décidées à fêter à leur manière la démission du pape Benoît XVI, et à protester contre la position de l'église dans le débat sur le mariage pour tous, elles avaient débarqué dans la cathédrale, seins nus, le torse bardé de slogans «Pope no more», «Bye bye Benoît XVI», «No Homophobe». Avec des bâtons recouverts de feutrine, elles avaient fait sonner les nouvelles cloches alors exposées dans la nef. Films et photos réalisés par les nombreux témoins attestent des violences qu'elles ont ensuite subies. L'une d'elles, Laurine, traînée par les cheveux par un gardien qui a ensuite frappé son visage sur le sol, s'en est tiré avec une dent cassée, de nombreux hématomes, et une incapacité totale de travail (ITT) de quatre jours. Deux aut