Tout est balisé : accueil par une secrétaire - nom, prénom, carte vitale… -, installation dans une salle d’attente ou une cabine, appel par une technicienne de radiologie, réalisation de la mammographie - sein manipulé, positionné, étiré, comprimé, étalé. Avec un peu de chance, vous pouvez avoir droit à une technicienne relationnelle, souriante, douce et rassurante… La mammographie terminée, vous vous rhabillez. Et vous attendez.
Sur les dépliants vantant les mérites du dépistage du cancer du sein, la mammographie est présentée comme un examen, «banal», «anodin», et «sans douleur», et il serait trop bête de ne pas le faire quand, chaque année, ce sont 53 000 nouveaux cas de cancers qui sont diagnostiqués en France.
Et si c'était un tout petit plus compliqué que cela ? «Faire une mammo ? Mais c'est très désagréable, lâche Charlotte, 56 ans. On a le sein comprimé. Pendant des années, je n'ai plus voulu en faire.» Sylvie, 59 ans, insiste : «En soi, c'est angoissant, et en plus on vous dit que ce n'est rien. On vous fait entrer, on prend le sein, on vous le manipule comme un chewing-gum, c'est froid. Imaginez que l'on fasse cela aux testicules d'un homme !» Fabienne, 40 ans : «C'est un examen très anxiogène. On est là, gauchement debout, une partie de notre intimité à nu, et une nana nous met mécaniquement en position, le bras d'un côté, la tête dévissée de l'autre, et puis c'est l'écrasement, parfois la préposée tire même sur le se