«Inspiré» par l’affaire du bijoutier de Nice, Serge Cauche, maire de la commune de Croix dans mon département natal du Nord, déclarait tantôt que les Roms n’étaient pas les bienvenus dans sa bourgade. Pire, en ce qui ressemble à s’y méprendre à une incitation au meurtre, il affirma, en une référence explicitement exprimée à l’affaire niçoise, que si un de ses administrés commettait l’«irréparable», il le soutiendrait.
Les quelques grammes de dignité formelle qui restent à monsieur Cauche l’empêchent de se rêver lui-même et à haute voix en sanglant redresseur de torts. C’est donc par procuration qu’il entend l’être, comptant sur la régression infantile de ceux qui se rêvent en justicier revêtus d’une cape qui volette et de collants qui enserrent.
Mais qu’est ce maire qui hurle, l’haleine chargée de haine, des mots de mort à notre figure ? Un nouvel indice que le vernis de civilisation que l’on pensait naguère plus résistant que de l’émail se craquelle en des points tellement nombreux et divers du corps social qu’il ne s’agit plus là d’une somme de faits divers mais d’une lame politiquement signifiante.
La rhétorique n’a rien de neuf chez ce maire, pas plus que chez tous ceux qui se drapent avec force abus dans la toge de l’«honnête citoyen» qui n’en peut plus des méfaits des jeunes, des Roms, des immigrés et de leurs enfants.
Il suffit pour s’en convaincre de lire les commentaires que de nombreux soutiens au bijoutier de Nice postent sur Internet. On pourrait s’étonner de prime a