«C'est dommage, vous avez raté le bulldozer et les policiers armés jusqu'aux dents. Ils étaient là il y a encore dix minutes», lance, un peu affolée, Marie-Hélène Brelaud, de l'Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (Asefrr). Une centaine de Roms se sont installés sur un terrain boueux de la ZAC des Hauts-de-Wissous, en Essonne, il y a plus d'un an, après l'incendie qui avait ravagé leur précédent bidonville, situé dans la commune voisine de Massy.
Mardi 17 septembre, sous des trombes d'eau, le camp tout entier est en état d'alerte. Une décision du parquet d'Evry rendue le 13 septembre décide l'expulsion des habitants du camp. «Dès qu'ils ont appris la nouvelle, ils ont décidé de déplacer leurs cabanes un peu plus loin pour éviter l'expulsion», raconte Marie-Hélène. Pendant une journée, petits et grands se sont tous mobilisés pour déconstruire et reconstruire leurs habitations de fortune. Astucieux, les Roms savent qu'une fois déplacés et après quarante-huit heures, la police n'a plus le droit de les déloger. Une nouvelle procédure judiciaire doit être engagée, si le maire ne prend pas d'arrêté.
«Sauf qu'aujourd'hui, la police est venue pour les expulser malgré ce déplacement et les deux jours passés sur le nouveau camp, explique Cécile, infirmière à l'Hôpital Cochin à Paris, qui sur ses repos, vient donner des soins aux habitants du camp. Au début, la police municipale nous a dit qu'il fallait que les