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Libération

Plan antidrogue : pas d’overdose d’idées

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Prévention . Le comité de lutte contre les conduites addictives tient peu compte des avis des professionnels.
publié le 19 septembre 2013 à 21h36

Avant, on appelait ça la lutte contre «la drogue et la toxicomanie». Depuis hier, il faut parler de lutte contre «les drogues et les conduites addictives». Changement d'intitulé, pas de politique. Certes, le comité interministériel réuni hier autour du Premier ministre a tracé trois priorités : plus de recherche, une meilleure prise en compte des «populations les plus exposées» (jeunes, femmes, notamment enceintes, précaires), et un renforcement de la sécurité en luttant contre les trafics. Mais au final, le nouveau plan 2013-2017, qui définit la stratégie de la France pour les quatre ans à venir, ne diffère pas des précédents dans sa philosophie.

Matignon prétend que son plan permet «de dépasser les clivages habituels entre tenants de la réponse sanitaire et tenants de la réponse pénale», mais il est permis d'en douter. Il n'y a ni vision ni volonté de s'adapter à la réalité. Et ceux qui espéraient de la gauche une politique différente en sont pour leurs frais.

Les professionnels avaient alerté sur la nécessité de «prendre en compte les limites, voire l'échec des politiques centrées sur la prohibition et la pénalisation», comme le dit l'Anpaa. L'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie souhaitait, comme beaucoup d'intervenants en santé publique, une remise en cause de la loi de 1970 qui pénalise l'usage des drogues illicites. Loi devenue «obsolète car s'appuyant sur la division périmée entre produits li