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Libération
Chronique «ironiques»

«J’aime le bijoutier niçois !»

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publié le 20 septembre 2013 à 18h06
(mis à jour le 23 septembre 2013 à 12h10)

Autant vous l’avouer tout de suite, je n’ai pas fait partie des tout premiers fans de Stéphan Turk, le bijoutier niçois qui a tué son braqueur alors que celui-ci s’enfuyait. Certainement trop sensible, empreint de considérations philosophiques sur la sacralité de la vie, l’interdiction de se faire justice soi-même… je n’ai pas su apprécier immédiatement la justesse de son geste.

Je me disais naïvement : «Oui, mais quand même, tirer dans le dos d'un gamin de 19 ans, le tirer comme un lapin, alors que votre vie n'est plus en danger, c'est pas génial.» Autant dans une fête foraine, je peux comprendre, il y a un enjeu, un ours à gagner. Mais là ça ne pouvait certainement pas être pour récupérer son bien. Je le dis sans méchanceté aucune, mais vu le look de la bijouterie - une minuscule échoppe ressemblant plus à un kebab qu'à la vitrine d'un joaillier - vous imaginez la maigreur du butin. On ne dessoude pas un type pour une dizaine de Swatch, quelques montres Pion et une chevalière plaquée or. Plus j'essayais de comprendre les motivations d'un tel acte, moins j'y parvenais. Quelque chose m'échappait, je me demandais comment un homme en semi-retraite, décrit par les médias comme fragile, affaibli, traumatisé par ses précédentes agressions, avait-il réussi à s'agenouiller dans la rue pour stabiliser son tir et allumer le jeune Antony ? Un geste parfait, d'un grand sang-froid, que seul Clint Eastwood peut réussir.J'étais perplexe.

Et puis, samedi dernier, en m'apercevant que