Menu
Libération

La Grande-Bretagne tangue sur ses principes

Article réservé aux abonnés
Le meurtre d’un soldat par deux jeunes se revendiquant de l’islam a relancé les risques de dérapages.
publié le 20 septembre 2013 à 21h16

La résurgence du débat sur le port du niqab (le voile intégral), ces dernières semaines au Royaume-Uni, a entraîné son lot attendu de déclarations et titres de journaux aux relents islamophobes. A Birmingham, début septembre, un établissement d’éducation supérieure a été contraint de revenir sur une interdiction du port du niqab par ses élèves, pourtant effective depuis plusieurs années : ulcérée, une jeune fille de 17 ans avait mobilisé les médias, et une pétition avait réuni près de 9 000 signatures. Cette semaine, c’est un juge qui a décidé qu’une femme, poursuivie pour intimidation de témoins, devait retirer son niqab lorsqu’elle serait interrogée et montrer son visage au jury, mais qu’elle pouvait néanmoins rester intégralement voilée le reste du procès.

Le débat est donc relancé mais, dans son ensemble, la classe politique britannique reste opposée à l’idée de légiférer sur le port du voile, anxieuse de rester digne de sa réputation de pays de tolérance absolue. Il est vrai qu’il est fréquent de croiser, dans un même supermarché, une femme en niqab ou coiffée d’un foulard, un homme en turban sikh ou en kilt écossais, sans que personne y trouve à redire. Et le terme d’islamophobie, dans un pays qui compte trois millions de musulmans (4,8% de la population) reste utilisé avec prudence dans le discours officiel.

Tabloïds. «Pourtant, l'islamophobie est bien présente, comme elle l'a été depuis des siècles, c'est la prise de conscience