En dehors de l'Observatoire contre l'islamophobie du très officiel Conseil français du culte musulman (CFCM), dirigé par l'ex-UMP Abdallah Zekri, la galaxie anti-islamophobie se structure en France autour de quelques mouvements émergents. Des collectifs ayant pour dénominateur commun de ne pas être reconnus par les autorités et de défendre la liberté de porter le voile, ce qui n'empêche pas de profondes divergences. «Si ces organisations semblent converger pour combattre l'islamophobie ou le racisme antimusulman sur le territoire national, en revanche l'arrière-plan idéologique et le profil des principaux acteurs mobilisés sont à mon sens différents. A ma connaissance, elles n'organisent aucune manifestation ou plateforme de réflexion commune», analyse Haoues Seniguer, spécialiste de l'islam à Sciences-Po Lyon.
Marwan Muhammad, l’archi-actif
Collectif contre l’islamophobie en France
Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) est le plus actif. Il revendique 1 200 adhérents, une centaine de bénévoles et cinq salariés. Créé il y a dix ans, il n’a réellement commencé à faire parler de lui qu’en 2010, avec l’arrivée de Marwan Muhammad comme porte-parole du mouvement. Ce statisticien franco-égyptien de 35 ans, ex-trader concepteur d’algorithmes, s’est rapproché de la religion par la critique du capitalisme financier occidental, via les principes de la finance islamique. Le collectif a deux principales activités publiques : le recensement et la mesure de l’i