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Libération
A chacun son rythme (3)

«Ma classe, c’est un peu comme une petite maison»

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La réforme des rythmes scolairesdossier
Avec la réforme du temps scolaire, certains enseignants sont obligés de laisser leur salle pour les activités périscolaires. Pas si évident. Témoignages.
Une classe d'école élémentaire à Paris, à la rentrée 2012. (Photo Fred Dufour. AFP)
publié le 20 septembre 2013 à 16h58

Les professeurs des écoles font parfois le lapsus. En parlant de leur salle de classe, ils disent «ma chambre», tant ils ont un attachement particulier à ce lieu qui représente beaucoup plus qu’un bureau.

Les salles de classe ont été au centre des discussions dans les communes appliquant la réforme des rythmes scolaires dès cette année. Où accueillir les enfants après la classe, pendant le temps périscolaire ? Au gymnase (quand il existe) du bout de la rue ? Sous le préau ou… dans les salles de classe ? Tout dépend des configurations, de l’espace disponible surtout.

Dans les écoles exiguës, la mairie a «réquisitionné» les salles de classe. Les enseignants sont alors priés de céder leur classe aux personnels de la ville soit le temps du midi, soit l’après-midi. Trois instituteurs racontent le lien particulier qu'ils entretiennent avec leur salle de classe.

«On crée une atmosphère, une empreinte»

Isabelle, 24 ans de métier, en poste dans une école maternelle à Paris

«La classe, c’est un peu comme une petite maison. La mienne mesure une cinquantaine de mètres carrés, elle est exposée plein sud, avec des vitres tout le long d’un mur. On ressent les variations de température.

«Je me souviens très bien de toutes les salles dans lesquelles j’ai enseigné. J’ai imprimé les lieux, je les revois chacun dans ma tête. J’ai un attachement, bien sûr. D’ailleurs, souvent, on s’entend dire : je retourne dans ma chambre au lieu de dire dans "ma classe". C’est important de s’y sentir bien pour que les enfants s’y sentent