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Enquête

Plus d’une tonne de cocaïne qui ne tombe pas tout à fait du ciel

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Après la saisie «colossale», les stups ne décolèrent pas sur les fuites qui risquent de gâcher l’enquête.
publié le 23 septembre 2013 à 21h16

«On n'est pas sur le deal de schnouf de la bande à Momo de Saint-Denis mais sur le top niveau européen du trafic de came», lance un ponte de la police judiciaire qui l'a mauvaise. Car l'enquête de l'Office central de répression du trafic de stupéfiants (Ocrtis) sur «la prise colossale» en France d'1,382 tonne de cocaïne sud-américaine acheminée sur un vol d'Air France Caracas-Paris, a du plomb dans l'aile. Certes, six suspects se trouvaient encore en garde à vue hier soir, mais aucun Français, que des Anglais et des Italiens, et tous ne seront peut-être pas présentés aux juges d'instruction Hervé Robert et Anne Bamberger aujourd'hui, notamment la femme d'un mis en cause. De l'aveu d'un commissaire, il manque des maillons de la chaîne, des ramifications «en amont et en aval», en France et en Europe, car «des détails ont fuité avant que nous ayons le temps de remonter le circuit qui comporte forcément des complicités à tous les niveaux», déplore la police judiciaire. Y compris au sein de la compagnie aérienne ou de la sûreté de l'aéroport de Roissy.

La faute à qui ? «Aux journalistes qui sont allés fouiner à Roissy et auprès d'Air France», accuse un chef d'enquête. «La com est contre-productive», dit un autre commissaire, «alors c'est black-out». Mais la «com», c'est le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui l'a faite samedi dans les locaux de l'Office des stups à Nanterre, pour vanter cette «belle prise»