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Libération
TRIBUNE

Pour une réforme du système de santé étudiant

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par Ronan Kerdraon, Sénateur des Côtes-d’Armor, membre de la commission des affaires sociales
publié le 23 septembre 2013 à 18h06

Les étudiants dans l’enseignement supérieur en France n’ont jamais été aussi nombreux : ils sont près de 2 350 000, dont 63 % considèrent que la société ne leur offre pas les conditions nécessaires à leur réussite. Or, ces dernières années, la situation sanitaire et sociale de ces étudiants s’est fortement dégradée. Depuis 1948, les étudiants bénéficient d’un régime spécifique de sécurité sociale, la gestion est assurée par deux organismes : La mutuelle des étudiants (LMDE) et le réseau EmeVia. Ce régime est unique et n’a pas d’équivalent au sein de l’Union européenne.

Dans le rapport sénatorial, publié en décembre 2012, dont j'étais corapporteur, j'avais souligné «une qualité de services globalement très insatisfaisante». En effet, les étudiants et leurs familles sont régulièrement confrontés à des délais de remboursement importants et à des difficultés pour contacter les mutuelles.

Plusieurs enquêtes récentes confirment cette dégradation. Ainsi, 19% des étudiants déclarent ne pas avoir de complémentaire santé (ils étaient 13% en 2008) ; plus alarmant encore, 34% d’entre eux renoncent à se soigner, contre 15% pour l’ensemble des Français. Les jeunes sont certes moins malades que le reste de la population mais, ce fait ne doit en aucun cas constituer une excuse valable à cette dégradation des services sanitaires et sociaux.

Il est temps de mettre fin à la concurrence à laquelle se livrent les deux organismes, la LMDE et le réseau EmeVia. La situation est devenue intolé