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Analyse

Au PS, les «réalistes» face aux humanistes

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Roms : la gauche face à ses contradictionsdossier
Le positionnement du ministre de l’Intérieur relance la polémique au sein de la majorité.
publié le 24 septembre 2013 à 23h56

Manuel Valls a rallumé la mèche. Ses nouveaux propos sur les Roms - dont il ponctue le débat public à intervalles réguliers depuis qu'il est ministre de l'Intérieur - ont relancé hier la guerre de tranchées socialiste entre «réalistes» autoproclamés - partisans de la fermeté - et tenants des grands principes d'accueil et d'intégration.

A six mois des prochaines municipales, sa sortie sur l'insertion impossible d'une majorité de Roms, aux «modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation», pourrait devenir une petite bombe à retardement au PS. Un engin électoral dangereux assemblé à l'origine par la candidate UMP à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet. Que sa rivale socialiste, Anne Hidalgo, n'a pas franchement désamorcé en déclarant lundi que la capitale ne devait pas devenir «un campement géant».

«Réalité». «Quand la gauche perd ses fondamentaux, elle perd tout court», se désole un pilier de la majorité. Cette escalade sur les Roms ravive deux autres fossés : entre la gauche des grandes villes et celle des champs et entre les deux camps rivaux de la primaire socialiste. Martine Aubry est sortie hier de son silence lillois pour réclamer un effort de «solidarité nationale» allant au-delà des évacuations de campement et des reconduites aux frontières. Trouver des terrains et insérer «ceux qui respectent nos règles, c'est ce que j'appelle humanité