Ils scolarisent le tiers des lycéens. Ils forment plus du quart des bacheliers, une partie des élèves s’arrêtant au CAP. Pourtant, les lycées professionnels restent largement méconnus, quand ce n’est pas méprisés. Alors que la suppression de l’histoire en terminale S déclenche un tollé, qui se préoccupe de l’absence de philo en terminale pro ? Le ministre de l’Education, Vincent Peillon, a promis, après d’autres, de le revaloriser. Une lourde tâche.
Classiques. Le lycée pro actuel date du premier septennat de François Mitterrand. En 1985, Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'Education, crée le bac pro. L'idée est de mettre cette voie à égalité avec les autres, la technologique et la générale, qui en ont un. Dans le même esprit, les lycées d'enseignement professionnel (LEP) sont rebaptisés lycées professionnels, ce qui les rapproche symboliquement des lycées classiques. Enfin, on lance l'objectif de «80% d'une classe d'âge au niveau du bac». Grâce notamment à l'afflux de ces nouveaux bacheliers pros, 73% d'une génération est aujourd'hui bachelière.
Depuis, le lycée pro a subi plusieurs réformes, sans toutefois être changé radicalement. Il s’agit toujours de redonner des lettres de noblesse à une voie de second rang, où l’on «oriente» les mauvais élèves et qui a pourtant une importance clé, formant des jeunes qui vont aller directement sur le marché du travail. La dernière remonte à la présidence Sarkozy. Le bac pro, qui se prépar