Les «Noirs» et les «Arabes» ont six fois plus de chances d’être contrôlés par la police que le reste de la population. C’est ce qui ressort de l’enquête menée par l’ONG Open Society Justice Initiative, rendue publique aujourd’hui. Le contrôle d’identité est par ailleurs le seul acte de police qui ne laisse aucune trace administrative, ce qui, en cas d’abus éventuel, complique les recours. Et le ministère de l’Intérieur n’a aucun moyen non plus d’avoir une visibilité sur les actions de ses agents.
Préjudice. «Avec le contrôle au faciès, vous réalisez que vous n’êtes pas un citoyen à part entière, mais un citoyen entièrement à part», explique dans le rapport un élu municipal. Ainsi, les personnes qui ne se sont jamais fait contrôler considèrent souvent que cela reste lié à des «populations à risque» et n’ont aucune conscience du préjudice moral. «Quand on se fait contrôler sur la voie publique, devant les passants, […] on se dit : « Qu’est ce qu’en pensent les gens ? » Est-ce qu’ils se disent que j’ai vraiment fait quelque chose d’illégal ?» Ainsi, pour l’élu, le contrôle nourrit et renforce les stéréotypes et les préjugés vis-à-vis des minorités visibles.
Bras et jambes écartées contre le mur, palpations en pleine rue entouré de deux ou trois policiers, le contrôle est vécu comme une humiliation. Pour le contrôlé, c’est «une expérience intime qui touche à son amour-propre et à son identité citoyenne», note le rapport. Ce qui a p