«Au départ, j'avais le choix entre compta et secrétariat. Je me suis dit que pour moi secrétariat, écrire des lettres, c'était trop facile… Alors j'ai pris compta. Et j'ai adoré.» Après trois ans en lycée pro à Marseille, Rachel Bragante, 18 ans, a décroché son bac et a commencé début septembre un BTS (brevet de technicien supérieur) de comptabilité. «Je vais continuer, c'est sûr, je vise un bac + 5, dit-elle, j'hésite encore entre comptable ou fiscaliste, mais je me vois bien plus tard ouvrir un petit cabinet, avec ma petite plaque en bas.»
«Minimum». La filière pro est mise à l'honneur pour la sixième «Journée du refus de l'échec scolaire» organisée aujourd'hui par l'Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev). Mais elle reste largement dévalorisée en France, où l'on vénère les matières intellectuelles au mépris du manuel, et où le bac S est la voie royale de nos futures élites. Avec des élèves qui, souvent, n'ont pas choisi leurs filières et ont le sentiment d'être relégués, et des problèmes de violence et de décrochage, l'enseignement pro constitue un maillon faible du système. Mais l'image du lycée pro est en train d'évoluer, et la situation n'est pas aussi sombre qu'il y paraît. Rachel Bragante est une bachelière pro heureuse. Cette filière, elle assure l'avoir choisie. Sa mère a laissé faire. D'origine algérienne, celle-ci n'a pas fait d'études et, pour raisons de santé, a cessé de travaill