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Analyse

Roms : victimes collatérales des municipales

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Roms : la gauche face à ses contradictionsdossier
A six mois des élections de 2014, la droite a érigé cette population en thème électoral, parfaite incarnation de l’immigration comme source d’insécurité.
Au campement de Croix (Nord), le 21 septembre. (Photo Olivier Touron pour Libération)
publié le 24 septembre 2013 à 23h56

Qui s'est préoccupé des Roms depuis un an ? Personne. Qui s'enflamme sur le sujet depuis fin août ? Toute la droite, un peu de la gauche, Manuel Valls en tête (lire ci-contre). Pourquoi ? Les municipales approchent. C'est tristement aussi simple. Même l'extrême droite peut faire l'économie de cette cartouche, une partie de la droite républicaine faisant le boulot pour elle.

Si, dans le débat sur l'inventaire du sarkozysme, une arme est pérenne, c'est bien la figure de l'étranger utilisée comme repoussoir. Car il ne faut pas s'y tromper : les Roms sont certes les boucs émissaires les plus faciles à cibler, notamment à travers le thème de l'insécurité qui a pu amener un maire UMP à dire que si l'un de ses administrés «commettait l'irréparable», il le «soutiendrait» (lire page 4). Mais, derrière eux, la stratégie évidente d'une partie de la droite est que dans les têtes de certains citoyens, tous les étrangers (ça tombe bien, puisque les Roms sont en immense majorité roumains et bulgares, contrairement aux gens du voyage qui sont français) soient visés. Ignoré depuis plusieurs mois, le thème de l'immigration va être instrumentalisé jusqu'aux municipales de mars, c'est au moins une des certitudes de ce scrutin. Dès le début de l'été, des élus de droite ont multiplié les déclarations agressives dans la presse quotidienne régionale contre l'afflux de demandeurs d'asile dans leur région, notamment dans l'est de la France.

Délinq