Elles ont attendu, comme leur avait demandé Manuel Valls, mais n'ont rien vu venir. Les associations d'aide aux Roms migrants tirent un bilan sévère d'une année d'action ministérielle sur ce dossier hautement inflammable et souvent sujet aux coups de chauffe pré-électoraux. «Tant qu'on ne changera pas nos politiques, on continuera de parler des mêmes problèmes pendant des années, regrette, dépité, John Dalhuisen, directeur du programme Europe d'Amnesty International. J'en ai marre.»
La circulaire interministérielle d'août 2012, qui promettait une gestion à la fois «ferme et humaine» du problème, n'a rien réglé. La situation aurait même empiré, selon Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International France. «Le constat est aussi accablant, voire pire que ce que nous avions constaté en 2012.» Amnesty souligne dans un rapport, chiffres à l'appui, les incohérences d'une politique contre-productive, qui précarise et fragilise les quelque 20 000 Roms vivant en France (voir ci-dessous).
Des expulsions à tour de bras
C'est le