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La rue Copernic attend l’extradition

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Trente-trois ans après l’attentat visant une synagogue parisienne, le terroriste présumé, résidant au Canada, a épuisé tous les recours légaux.
publié le 30 septembre 2013 à 21h46

C’était le premier attentat contre les juifs en France depuis la fin de la guerre. Quand la moto piégée a fait voler en éclats toute la rue Copernic, le 3 octobre 1980 à Paris, la France a été sous le choc. Quatre passants tués, des dizaines de blessés, mais le but des terroristes était de faire un massacre, la bombe devait exploser à la sortie de l’office de shabbat, quand des centaines de personnes sont dans la rue. La minuterie n’a pas bien fonctionné.

Ce fut un choc politique, le président Giscard d'Estaing ne rentrant pas de la chasse, son Premier ministre lâchant qu'on visait des juifs mais qu'on a tué des «Français innocents». Un demi-million de manifestants allaient défiler derrière une banderole «Le fascisme ne passera pas», attribuant à tort l'attentat aux néonazis. Six mois plus tard François Mitterrand était élu président.

Respectable. Longtemps, on a cru que ce crime allait rester impuni. Oublié dans les méandres proche-orientaux. Mais les enquêteurs français n'ont jamais abandonné et, vingt-sept ans après, les policiers, les agents de renseignements et le juge d'instruction Marc Trévidic ont pu donner le nom et l'adresse de Hassan Diab, poseur de bombes présumé. Respectable professeur de sociologie à Ottawa, Canada. Le 5 novembre 2008 les juges Trévidic et Jannier lancent un mandat d'arrêt international et le 10 décembre demandent son extradition. Hassan Diab est arrêté puis remis en liberté conditionnelle.