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Libération
TRIBUNE

Pourquoi fermer la fac de Béziers ?

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par Anne Fraïsse, Présidente de l’université Paul-Valéry, Montpellier-3
publié le 30 septembre 2013 à 18h06

Madame la Ministre,

Vous agissez comme un médecin qui provoquerait la fièvre de ses malades, essaierait de les guérir par d'énergiques poisons et s'étonnerait de les voir mourir guéris. Je ne doute pas, qu'une fois traitées par «la procédure d'accompagnement» mise en place par vos équipes, les universités ne soient plus en déficit ; nous connaissons tous les remèdes proposés et les «solutions pour revenir à l'équilibre» qui s'apparentent beaucoup aux mesures de la loi LRU, celles-là mêmes auxquelles nous devons la mauvaise santé de nos universités. C'est sans doute ce que l'on appelle soigner le mal par le mal.

En vérité, Mme la Ministre, vous ignorez les difficultés de vos universités, et de la mienne en particulier ? Vous êtes bien la seule.

Vous ne voulez pas qu’on crée des quotas (plus exactement des capacités d’accueil), ils existent déjà.

Vous inventez dans votre loi «la spécialisation progressive, les troncs communs, l'orientation choisie et accompagnée». Le gouvernement précédent les a mis en place il y a quatre ans.

Découvrez-vous aussi les gels de postes, les fermetures de formations et les déficits accumulés ? Voyez vos comités sur le sauvetage des disciplines rares et vos mesures d'accompagnement pour universités en déficit. Ouvrez les yeux, Mme la Ministre.

Bien sûr, la fermeture de Béziers, l’inquiétude des étudiants ; ce n’est pas la faute de l’Etat, c’est la mienne. Mauvaise gestion, trop de formations, trop de perso