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Sida : un traitement pour tout le monde, tout de suite

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Un rapport préconise une nouvelle façon de prendre en charge les 150 000 séropositifs français, actant une normalisation de la maladie.
publié le 30 septembre 2013 à 19h46

Le sida, une maladie comme les autres ? «Le sida entre dans le droit commun des maladies chroniques», lâche le professeur Gilles Pialoux, de l'hôpital Tenon. Tous les deux ans, une série d'experts, à la demande du Conseil national du sida et de l'Agence nationale de recherche sur le sida, élaborent de nouvelles recommandations sur la prise en charge de la maladie. Dans leur travail (1), qui vient d'être rendu public, trois signes montrent combien vivre avec le VIH se «banalise».

Traiter, mais quand ?

C’est la recommandation la plus forte, marquant une évolution de taille : il est désormais préconisé de traiter tout le monde. C’est-à-dire les 150 000 séropositifs vivant en France. Pendant des années, on a pourtant hésité. Fortement. Quel était le bon moment pour débuter un traitement ? Le plus tôt possible ou plus tard, lorsque le système immunitaire s’affaiblit ? Cela a fluctué. Jusqu’à récemment, la règle était de traiter le patient très vite après la contamination - du moins quand elle avait été détectée. Mais, faute de repères sur la date de contamination, on ne prescrivait des antirétroviraux que lorsque le système immunitaire de la personne fléchissait.

Les choses se sont mises à bouger lorsque l'on s'est rendu compte que si le patient répond bien à son traitement, il n'est «quasiment» plus contaminant. Un nouveau modèle épidémique s'est alors dessiné : en traitant tous les séropositifs, il est possible de diminuer fortement le nombre de nouvelles contaminations. «Aujourd'hui, les