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Roms : une question de principe

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Nicolas Demorand par Stefano.
publié le 2 octobre 2013 à 14h53

Ce n’est pas une question de « couac » mais de principe : il est inacceptable qu’en France, et donc en Europe, une minorité soit en tant que telle discriminée. Cette interdiction morale nous a été léguée par l’histoire de la République et de l’Union européenne, l’une comme l’autre ayant largement pu mesurer les conséquences des logiques de stigmatisation.

Quelle est, dès lors, la différence entre un populiste et un homme d’État ? Le populiste souffle sur les braises, les attise et reprend à son compte les instincts sociaux les plus toxiques. L’homme d’État cherche, lui, non pas à nier les problèmes ou, méprisant, à s’en détourner, mais à trouver des solutions politiques pour les résoudre, dans un horizon de valeurs qui, en France, reste jusqu’à preuve du contraire démocratique.

Le « réalisme », autoproclamé, ne consiste donc pas à enfoncer verbalement des éléments fondateurs de la République, mais bien plutôt à se retrousser les manches pour que la réalité, précisément celle dans laquelle évoluent les plus faibles, les Roms en l’occurrence, puisse être améliorée. Telle est la différence entre le ministère de la parole médiatique et celui, autrement plus exigeant, de l’action.

Comme l’écrit le philosophe André Glucksmann dans Libération (sa tribune sera accessible ce soir en version numérique, demain matin en version papier), rappeler ces évidences, alors que se déchaîne la très inflammable polémique sur les Roms, c’est se condamner à être minoritaire. Extrêmement minoritaire, m