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Libération
A chacun son rythme (5)

«La maternelle est l’un des gros points noirs de la réforme des rythmes»

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Pour les plus jeunes, la nouvelle organisation de la semaine d'école n'est pas forcément adaptée et pose quelques problèmes.
Une école maternelle à Hérouville-Saint-Clair en 2008. (Photo Mychele Daniau. AFP)
publié le 3 octobre 2013 à 11h24

Quand on lui parle «rythme scolaire», Marie-Christine, enseignante en maternelle à Paris, s'esclaffe. Cette réforme, dès le départ, elle était contre. Les premières semaines d'application ne l'ont pas fait changer d'avis, au contraire. Elle préfère en rire. «C'est du délire. Ici, le mardi et le vendredi, l'école termine à 15 heures. On est obligé de réveiller les tout-petits de la sieste à 14 h 30 pétantes pour qu'ils soient tous prêts à l'heure. Du coup, ils crèvent de sommeil, le vendredi surtout, ils dorment debout. Et, alors, le gag : l'atelier prévu à 15 heures par la mairie de Paris c'est "relaxation". On les réveille… pour un atelier relaxation !» Au-delà de l'anecdote, il semble que l'application de la réforme pose davantage de problèmes en maternelle qu'en élémentaire.

A Paris peut-être plus qu'ailleurs. Le rectorat le reconnaît : «La maternelle fait partie, en effet, des points compliqués qui nous remontent, indique Gérard Duthy, directeur académique des services de l'Education nationale. Pour les jeunes enfants, les rituels sont importants. La structuration des nouveaux temps et espaces n'est pas évidente.»

Première difficulté : à Paris, les horaires changent d'un jour sur l'autre, il n'y a pas deux journées d'affilée identiques. Les enfants ont classe jusqu'à 16 h 30 les lundi et jeudi, 11 h 30 le mercredi, 15 heures le mardi et le vendredi. «On le voit, ils sont complètement paumés, témoigne une enseignante. Surtout