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Analyse

L’opposition ne ménage pas sa peine

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Fin des peines planchers, contrainte pénale : le projet de loi est attaqué à droite.
Christiane Taubira, en septembre, lors d'une conférence de presse. (Photo Kenzo Tribouillard. AFP)
publié le 8 octobre 2013 à 21h16
(mis à jour le 9 octobre 2013 à 10h05)

C’est un texte qui clive le débat politique, bien au-delà de son réel contenu. Mais le gouvernement, longtemps suspecté d’être hésitant au point de vouloir l’enterrer, a annoncé hier, que le projet de loi Taubira, sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 8 avril 2014, entre les élections municipales (en mars) et européennes (en mai).

Ce «projet de loi relatif à la prévention de la récidive et à l'individualisation des peines», qui va être présenté ce matin en Conseil des ministres, focalise les critiques de la droite qui rejoue le refrain d'une gauche laxiste, version années 70. Le gouvernement avait pourtant tenté d'afficher un changement de paradigme pour appuyer sa réforme pénale : il ne s'agissait pas de mettre en avant des valeurs humanistes ou une foi dans l'homme et sa rédemption, mais une «approche nouvelle, pragmatique et non idéologique», comme le répète la com de Matignon.

Lors de sa conférence de consensus sur la lutte contre la récidive (un terme piqué au champ médical), Christiane Taubira avait tenté de mettre en avant une lecture rationnelle de la lutte contre la récidive, illusoire vernis scientifique pour en finir avec le tout carcéral, chiffres et experts internationaux à l’appui.

Mais peut-on avoir une lecture dépassionnée de la sécurité et de la délinquance aujourd’hui ? L’opposition médiatisée du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, à la réforme de sa collègue de la Justice a parachevé ce que la droite avait déjà bien entamé : replacer la