«Regardez nos enfants, ils jouent dans la cour, au lieu des ateliers qu'on nous avait promis» , «ma fille, on lui a proposé de l'origami, mais le découpage, elle peut en faire à la maison»… Les mères qui occupent le bureau du directeur de l'école Robespierre, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), sont vent debout contre la réforme des rythmes scolaires. «Etaler les cours sur cinq jours on n'est pas contre, mais il faut le faire si on a les moyens», tranche l'une d'elles. Le directeur de l'école, assis à son bureau, désigne le tableau accroché au mur avec les classes et les numéros de salles : «C'est clair, on n'a pas assez de salles pour tous les ateliers.»
Aubervilliers est l'une des cinq communes de Seine-Saint-Denis passées à la semaine de quatre jours et demi à la rentrée. Les enfants ont cours le mercredi matin, et deux fois par semaine, ils arrêtent à 14 h 30, pour enchaîner jusqu'à 16 heures par des activités périscolaires, gratuites et facultatives. Les écoles sont divisées en deux groupes - A et B -, les premières finissant plus tôt les lundis et jeudis, les autres les mardis et vendredis. «On l'a fait pour donner plus d'heures à nos animateurs et pour faire tourner les locaux», explique le maire (PS), Jacques Salvator.
Mais dans cette ville pauvre où la quasi-totalité des écoles sont en ZEP (zone d’éducation prioritaire), la réforme se déroule mal. Après une grève des animateurs pour de meilleures conditions de tra