La fronde des généralistes de l’agglomération d’Angoulême, qui boycottent les examens médicaux en garde à vue, vire au bras de fer avec le commissariat de police et le parquet, une dizaine de gardes à vue ayant dû être levées faute de présence de médecins, a-t-on appris vendredi auprès des parties. Le système des examens en garde au commissariat repose sur les généralistes angoumoisins, qui se disent confrontés à des journées à rallonge sur fond de démographie médicale en berne : depuis 2009, l’agglomération a perdu une quinzaine de médecins.
Lassés d'être «corvéables à merci», les généralistes, réunis au sein du Cercle des médecins omnipraticiens du Grand-Angoulême, appellent à la constitution d'une équipe de médecins dédiés, sous l'égide d'une unité médico-judiciaire.
Mardi, c'est un adolescent de 14 ans, arrêté après une tentative de vol à l'arraché qui a été remis en liberté alors que sa victime déposait encore au commissariat. Faute de médecin disposé à statuer sur son maintien en garde à vue, acte obligatoire pour les mineurs de moins de 16 ans, il a été confié à l'institut éducatif d'où il avait fugué. «Dans un cas comme celui-là, un mineur dont on ne connaît pas l'état de santé exact, on fait prendre un risque énorme aux policiers et au parquet», a estimé auprès d'un correspondant de l'AFP le procureur d'Angoulême.
«Une situation ubuesque»
Chargé d'examiner le jeune suspect, le Dr Louis-Marie Delarue n'est autre que l'un des médecins en pointe de la grogne. Signe que le mouvem